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SIMENON Georges (1903-1989)
mardi 5 novembre 2002
On pourrait s’amuser à résumer la carrière de Georges Simenon par des chiffres : en oubliant ses premiers écrits déjà considérables sous plus de vingt pseudonymes, on compte 192 romans, 25 ouvrages autobiographiques et 155 nouvelles. Le tout, selon l’Unesco, traduit en 55 langues dans 44 pays et vendus à plus de 500 millions d’exemplaires. Longtemps, cette incroyable facilité à écrire fit bien sûr du tort à notre homme, occultant les qualités littéraires d’une des oeuvres qui marque singulièrement le siècle par sa quête incessante de l’homme, avec ses forces, ses faiblesses, ses mystères, cet "homme nu", comme disait Simenon, "tel qu’il est en lui-même, tel qu’il se regarde dans la glace".
Georges Joseph Christian Simenon naît à Liège, en Belgique, le 13 février 1903. Sa mère est vendeuse dans une mercerie, son père comptable d’assurances. Ce dernier tombant très malade, Georges arrête ses études secondaires dès la fin de la guerre. Il est apprenti pâtissier, puis commis en librairie et commence à écrire comme journaliste dans La gazette de Liège. Après son service militaire, il part à Paris à 22 ans, exerce une série de petits métiers, pour bientôt écrire pour plusieurs éditeurs et quelques journaux des contes, des nouvelles et de courts romans populaires (près de 200). Il fait ses gammes, en quelque sorte. C’est pendant une croisière en Hollande qu’il pense au héros qui allait le rendre célèbre : Maigret. L’éditeur Fayard, vingt ans après avoir lancé Fantômas, accueille en 1931 le commissaire à la pipe, force tranquille se moquant des déductions savantes, humant les lieux et les êtres à la recherche du pourquoi plutôt que du comment. "Plus qu’un commissaire, c’est d’abord un médecin, un avocat, un confesseur, mais avant tout un peseur d’âmes", écrivirent Boileau et Narcejac.
De Pietr le Letton (1931) à Maigret et M. Charles (1972), Maigret apparaît dans 75 romans et 28 nouvelles. Chez Fayard jusqu’en 1934, puis chez Gallimard, et pour l’essentiel aux Presses de la cité que Simenon rejoint en 1945. Mais Maigret n’est pas le seul personnage d’une oeuvre qui en compte plus de 10 000. Voyageant en Afrique, en Europe de l’Est et tout autour de la planète de 1932 à 1935, Simenon ramène de nombreux romans "exotiques". Surtout, il publie plus de 110 romans psychologiques, souvent très noirs, qu’il qualifie lui-même de "romans durs".
De 1945 à 1955, il séjourne aux Etats-Unis (d’où Maigret à New York et Maigret chez le coroner par exemple) où il divorce et se remarie. De retour en Europe, il s’installe en Suisse, poursuit son oeuvre à son rythme trépidant. Jusqu’en septembre 1972 où il tombe totalement en panne d’inspiration. Quelques mois plus tard, il commence à confier ses souvenirs à un petit magnétophone : ses Dictées nourriront 21 volumes. Très affecté par le suicide de sa fille, il reprend la plume en 1980 pour ses Mémoires intimes. Sa dernière production. Georges Simenon meurt 9 ans plus tard, à 86 ans.
Ses principaux ouvrages sont : Le chien jaune, La nuit du carrefour, L’affaire Saint-Fiacre, Le Testament Donnadieu, Maigret a peur, Les Fiançailles de M. Hire, La veuve Couderc, Les inconnus dans la maison, L’Aîné des Ferchaux, Pedigree, La neige était sale, Les fantômes du chapelier.