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Diversité américaine

samedi 19 janvier 2008, par polars

Le Noir, s’il fut promis au plus riche des héritages, n’empêche pas d’autres genres d’émerger aux Etats-Unis. Les Américains sont notamment très friands de « polar judiciaire » (police procedural), lancé dès 1927 par Le procès Bellamy de Frances Noyes Hart (1890-1943). Maître incontesté de la grande époque, Erle Stanley Gardner (1889-1970), créateur de l’avocat Perry Mason. D’autres plus tard exploiteront la formule, comme Hillary Waugh ou Ed McBain (1926-2005) avec sa saga sur le 87eme district, et le « police rocedural » est toujours un sous-genre en vogue aux Etats-Unis avec des uteurs comme John Grisham.

On doit aussi évoquer le roman à suspense, qui s’attache plus volontiers à la psychologie de ses personnages face à des événements pour le moins déstabilisants qu’ils ne maîtrisent pas. William Irish est un des géants de l’angoisse, mais ce sont surtout des femmes qui se sont illustrées en la matière : Dorothy B. Hugues (1904-1993), Elizabeth Sanxay Holding (1889-1955), que Raymond Chandler considérait comme la meilleure de toutes, Mildred Davis, Charlotte Armstrong (1905-1969) sont les pionnières d’un genre que perpétuent aujourd’hui Mary Higgins Clark, Patricia MacDonald ou Elizabeth George.

Autre genre, le thriller. Il n’est pas proprement américain, car c’est en Angleterre que ces romans - où l’action et les montées d’adrénaline priment sur la détection ou l’ambiance noire - sont nés avec des auteurs comme Edgar Wallace (1875-1932). Mais le genre fait aujourd’hui florès outre-atlantique, coupé à la sauce fantastique (Peter Straub), médicale (Robin Cook), technologique (Tom Clancy). Ces thrillers se satisfont notamment très bien d’un type de criminel que l’on dit typiquement américain (et Jack l’éventreur ?) et dont la présence signifierait presque un genre à part : le tueur en série. On compte certes nombre de réussites exceptionnelles dans ce registre, du Necropolis d’Herbert Lieberman à L’Aliéniste de Caleb Carr en passant par Le Silence des Agneaux de Thomas Harris et Le Poète de Michael Connelly. Mais on peut aussi regretter l’utilisation abusive du serial killer, qui pousse certains à en rajouter dans l’horreur tant le lecteur finit par être blasé de cet incontournable figure du Mal absolu.